Saturday 17 March 2012

Mascho Piro, la tribu qui voulait vivre en paix

Article publié sur le site Anciela: http://www.anciela.info/contain/article.php?id_art=138








La tribu, qui vit reclus dans la forêt amazonienne, montre de plus en plus signe de vie. La faute à une déforestation massive, un facteur qui pourrait précipiter la disparition de l’une des dernières tribus vivant en dehors de la société moderne.
               
     Les Mascho Piro sont une tribu indigène de chasseurs-cueilleurs qui habitent dans la forêt amazonienne sur le territoire péruvien, aux abords de la frontière brésilienne. Leur mode de vie, qui consiste à s’isoler du monde moderne et à vivre en autarcie, ne permet pas de connaître dans son ensemble l’histoire des Mascho Piro. Les premiers écrits sur le peuple d’Amazonie n’apparaissent qu’en 1894, lorsque le baron péruvien Carlos Fitzaccarld entreprend de s’emparer de la région de la rivière de Manu, le territoire des Mascho Piro.

Les Mascho Piro, mythe ou réalité ?

       Les médias ne s’intéressent que récemment aux Mascho Piro, une tribu qui attise de plus en plus la curiosité du public.  Leur autarcie, leurs coutumes, et surtout leur refus de s’intégrer à la société moderne en font un peuple pas vraiment comme les autres. Cette particularité a même entretenu un doute sur l’existence réelle de la tribu. Comment en effet un peuple a-t-il pu passer inaperçu si longtemps dans un monde mondialisé tel que le notre ? Pourtant, les photos prises depuis la fin des années 1990 prouvent que les Mascho piro existent bel et bien. Ils seraient entre 150 et 600 individus, parlent une langue entre le péruvien, le brésilien et les anciens dialectes indiens, et vivent de chasse et de cueillette.
       L’apparition plus fréquente des Mascho Piro n’est pas le fruit de leur propre volonté, bien au contraire. Depuis le succès du photojournalisme, les reporters s’intéressent progressivement au phénomène Mascho Piro. Le premier à s’intéresser à ce peuple est l’anthropologue américain Glenn Shepard qui a rencontré la tribu en 1999. En 2007, un groupe d’écologiste a filmé d’un hélicoptère une vingtaine de membres du clan. Enfin, la photographe italienne Gabriella Galli a pris des photos de la tribu en 2011. Cette curiosité peut s’avérer fatale. En janvier 2012, Nicolas Shaco Flores, le guide de l’archéologue Diego Cortijo, membre de la délégation de la Société Géographique Espagnole, a été touché mortellement par flèche alors que les deux hommes étudiaient La tribu. 

Une déforestation massive et illégale.

      La récente dimension médiatique des Mascho Piro ne tient pas qu’à la curiosité des photoreporters, elle est surtout due à la déforestation de l’Amazonie qui contraint les indigènes à se rapprocher davantage de la civilisation moderne. Devant cette situation, l’organisation internationale de défense des droits des peuples indigènes, le Survival International, a décidé récemment de diffuser de nouvelles photos des Mascho Piro, non pas pour les médiatiser, mais afin de dénoncer cette menace écologique majeure. Pour Stephen Corry, directeur de Survival International, «il  est primordiale de respecter la volonté de ces indiens de rester isolés ».
       Selon le site zéro déforestation (http://www.zero-deforestation.org/ralentir-changement-climatique-deforestation-evitee.php), chaque année depuis 15 ans, 80000 km² de forêt disparait dans le monde, dont plus de 50% dans la seule forêt d’Amazonie. A ce rythme, les experts prévoient l’extinction de la forêt amazonienne pour 2150.
        Suite à la publication des photos, les autorités péruviennes ont décidé d’intervenir. Ils ont ainsi découvert un stockage de plus de 8 m3 d’essence d’arbre non autorisé. Les bucherons, qui ont été arrêtés, peuvent encourir jusqu’à six ans de prison. Malgré cela, le programme écologique au Pérou montre ses limites. Les différentes initiatives prisent par le gouvernement semblent davantage des réponses face à la pression des organisations écologiques plutôt qu’à une réelle volonté d’installer une politique anti-déforestation stricte.
        L’enjeu est pourtant de taille. Il est en effet urgent de trouver une solution face à une déforestation massive qui menace l’équilibre écologique interplanétaire, et qui déstabilise grandement un peuple souhaitant s’isoler d’une société qu’ils ne comprennent et ne souhaitent pas comprendre. 

Anciela : http://www.anciela.info/contain/
 

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